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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/141

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nourri, mais aux Nymphes des sources. Là, excellemment élevé par des vierges, tu commandais, ô fils, étant le premier parmi les hommes de la Thrèkè. Et je ne craignais pas de te voir mourir quand tu conduisais des armées altérées de sang sur la terre de la patrie ; mais, sachant ta destinée, je défendais que tu vinsses jamais vers la citadelle de Troia. Et les députations de Hektôr et les fréquents messages de vieillards te persuadèrent de venir ici en aide à tes amis. Ne pense pas te cacher de moi, Athana ! toi qui as causé toute cette tuerie, car ni Odysseus, ni le fils de Tydeus ne l’ont faite d’eux-mêmes. Et, cependant, nous, les Muses-sœurs, nous honorons grandement ta Ville et sommes familières à cette terre. Orpheus, cousin de ce mort que tu as tué, y a allumé le flambeau des Mystères sacrés, et Phoibos et nous-mêmes avons instruit Mousaios, ton vénérable citoyen, et qui, de tous les hommes, s’est le plus élevé en sagesse. Et, en récompense, je gémis, portant mon fils dans mes bras ! Mais je ne dirai à aucun interprète de gémir pour moi.

LE CHŒUR.

Le conducteur Trèklen nous a donc faussement accusés, Hektôr, d’avoir commis ce meurtre.

HEKTÔR.

Je savais cela. Il n’était pas nécessaire qu’un divinateur révélât que celui-ci avait péri par les ruses d’Odysseus. Pour moi, voyant l’armée des Hellènes assiéger ma patrie, ne devais-je pas envoyer des messages à mes amis, afin qu’ils vinssent en aide à notre Ville ? J’ai envoyé ; et celui-ci, comme cela était dû, est venu combattre avec