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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/182

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qui t’a enfanté est consumée par le feu ! Les rivages de la mer retentissent. Comme l’oiseau qui appelle ses petits ; les unes appellent leurs époux, les autres leurs enfants, et d’autres leurs vieilles mères. Tes bains si frais et les courses des gymnastes ont péri ; mais tu as encore ton jeune visage, gracieux, tranquille et beau, auprès du thrône de Zeus ! Et la Hellas a dévasté par la lance la terre de Priamos !

Antistrophe II.

Érôs, Érôs ! qui vins autrefois vers les demeures Dardaniennes, selon le désir des Ouranides, combien tu as magnifiquement glorifié Troia, en formant des alliances avec les Dieux ! Je ne le dirai point en blâme à Zeus, mais la lumière, douce aux mortels, d’Éôs aux blanches ailes, voit la ruine de cette terre et la destruction des Pergamiens, quoiqu’elle ait choisi ici un époux, le père de ses enfants, que son char d’or à quatre chevaux enleva jusqu’aux astres, grande espérance de la terre de la patrie. Mais les amours des Dieux se sont enfuis, inutiles à Troia !




MÉNÉLAOS.

Ô splendeur de Hèlios, qui répands ta belle lumière sur ce jour où je reprends ma femme Hélénè ! Me voici, moi, Ménélaos, qui ai supporté tant de fatigues, et voici l’armée Akhaienne. Je suis venu à Troia, non pour cette femme, ainsi qu’on le pense, mais contre l’homme qui, violant l’hospitalité, a enlevé ma femme de mes demeures. Grâce aux Dieux, il a été châtié, et la terre de sa patrie a