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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/212

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LES BAKKHANTES

Kadmos.

Je ne méprise pas les Dieux, n’étant qu’un mortel.


Téirésias.

N’argumentons point avec les Daimones. Gardons les traditions paternelles qui sont du temps de nos aïeux. Aucune raison ne peut les détruire, ni même aucune conception des esprits les plus habiles. Peut-être quelqu’un dira-t-il que je ne respecte pas ma vieillesse, ayant résolu de danser, la tête ceinte de lierre ; mais le Dieu ne distingue pas un jeune d’un vieux pour mener les danses. Il veut être honoré de tous, et ne s’inquiète point particulièrement de ceux-ci ou de ceux-là.


Kadmos.

Puisque tu ne vois plus la lumière, ô Teirésias, je serai le divinateur qui t’annoncera les choses. Voici que Pentheus, le fils d’Ékhiôn, à qui j’ai remis la puissance sur cette terre, vient en hâte vers les demeures. Qu’il est troublé ! Que va-t-il nous dire de nouveau ?


Pentheus.

J’étais absent de cette terre, et j’apprends qu’il y a de grands troubles dans la Ville. Nos femmes ont quitté les demeures pour se mêler à la feinte démence des Bakkhantes, et vagabonder sur les montagnes boisées, et célébrer par des danses ce nouveau Dieu, ou quel qu’il