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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/265

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LES BAKKHANTES.

c’est pourquoi celui-ci nous a tous réunis dans la même ruine, vous et Pentheus, en perdant cette maison, et moi-même qui, n’ayant point d’enfants mâles, ai vu périr ce fruit de ton sein très misérablement et très lentement, ô malheureuse, lui en qui espérait la maison ; et toi, ô fils, né de ma fille, qui soutenais ma famille et qui étais vénérable aux citoyens ! Et personne n’osait outrager ma vieillesse en face de toi, car il en eût été châtié dignement. Mais, maintenant, je serai chassé avec mépris de mes demeures, moi, ce grand Kadmos, qui ai semé la race des Thèbaiens et moissonné une très belle moisson ! Ô le plus cher des hommes, bien que tu ne sois plus, tu compteras cependant pour moi parmi les plus chers. Ô fils, tu ne toucheras plus mon menton de ta main, tu n’embrasseras plus le père de ta mère en disant : — Qui t’a outragé ? Qui t’a méprisé, vieillard ? Qui trouble ton cœur et ta vie ? Parle ! que je châtie qui t’a offensé, ô Père ! — Mais, maintenant, je suis malheureux ; et toi, et ta misérable mère, et tes misérables sœurs, vous êtes aussi malheureux. S’il est quelqu’un qui méprise les Daimones, qu’il regarde cette mort, et qu’il reconnaisse des Dieux !

Le Chœur.

Je déplore ta destinée, Kadmos. Cependant ton petit-fils a reçu un châtiment mérité, bien que cruel pour toi.

Agavè.

Ô Père, vois combien les choses ont changé pour moi !

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