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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/293

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ennemi, et perdre la vie honteusement et misérablement ! Mais sais-tu comment me secourir, car je n’ai pas perdu toute espérance de salut par ceux-ci ? Ô Roi, livre-moi à leur place aux Argiens. Tu éviteras ainsi le danger que tu coures, et mes enfants seront sauvés. Il ne convient pas que j’aime mon âme. Qu’il en soit ainsi ! Eurystheus désire surtout me tenir, afin d’outrager le compagnon de Hèraklès, car il est un homme sans cœur. Il est désirable pour les sages d’avoir un sage pour ennemi et non animé d’un esprit grossier, car un malheureux trouve plus de pitié dans un sage.

LE CHŒUR.

Ô vieillard ! ne blâme point cette Ville. Peut-être est-ce un profit pour nous ; mais, cependant, ce serait un opprobre et une honte que de livrer des suppliants.

DÈMOPHÔN.

Tes paroles sont généreuses ; mais agir autrement est impossible. Ce n’est point pour toi que ce Roi conduit ici son armée. Quel profit Eurystheus tirerait-il de la mort d’un vieil homme ? Mais il veut tuer ceux-ci. C’est, en effet, une chose redoutable pour des ennemis, que des rejetons bien nés et vaillants qui se souviennent des injures faites à leur père. Il est nécessaire qu’Eurystheus le prévoie. Si tu as quelque moyen plus opportun, emploie-le ! car je ne sais que faire, et les oracles que j’ai entendus m’ont laissé plein de crainte.




MAKARIA.

Étrangers, ne m’accusez point d’audace si je sors. Avant