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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/312

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défendre la terre qui vous a engendrés et qui vous nourrit ! — Et, de même, Eurystheus suppliait ses compagnons de ne déshonorer ni Argos, ni Mykèna. Après que la trompette Tyrrhènique eut donné le signal et que tous eurent engagé le combat, oh ! quel retentissement de boucliers, quels gémissements, et quels hurlements ! L’armée argienne nous rompit au premier choc, mais ensuite elle recula. Puis, pied contre pied, homme contre homme, la mêlée tint bon, et de nombreux guerriers tombaient. Et c’était une double exhortation : — Ô vous qui habitez Athèna, ô vous qui labourez les champs d’Argos, ne sauverez-vous pas votre Cité du déshonneur ? — Enfin, faisant tous nos efforts et non sans peine, nous avons mis en fuite l’armée Argienne. En ce moment, le vieillard Iolaos, voyant Hyllos se ruer hors des rangs, lui tendit les bras et le pria de le recevoir sur son char ; et, prenant les rênes en mains, il poursuivit les chevaux d’Eurystheus. Mais j’ai appris par d’autres ce qui arriva ensuite, car, avant cela, j’avais vu de mes yeux. En traversant le pagos de Pallènis consacré à la divine Athana, Iolaos, ayant aperçu le char d’Eurystheus, fit un vœu à Zeus et à Hèbè, afin qu’il redevînt jeune pendant un seul jour et qu’il pût se venger de ses ennemis. Il faut maintenant que tu apprennes un prodige. Deux astres, s’arrêtant sur le joug des chevaux, couvrirent le char d’une nuée obscure. Les plus sages disent que c’était ton fils Hèraklès avec Hèbè ; et Iolaos montra en sortant de cette nuée les bras vigoureux d’un jeune homme. Et l’illustre Iolaos atteignit le char à quatre chevaux d’Eurystheus vers les roches Skironides. Puis, ayant lié de ses mains cette très belle capture, il revint ramenant ce Stratège si heureux naguère. Et cette destinée présente enseigne claire-