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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/434

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du sanctuaire, Étranger, les premiers d’entre les Delphiens, que le sort a choisis.

XOUTHOS.

Bien. Je sais tout ce que je désirais savoir. Je vais entrer. J’apprends, en effet, qu’aujourd’hui l’Oracle est rendu, devant le Temple, pour tous les étrangers ; et je veux, en ce jour propice, recevoir les divinations du Dieu. Toi, femme, ayant pris des rameaux de laurier sur les autels, prie afin que je rapporte du Temple d’Apollôn un oracle heureux en enfants.

KRÉOUSA.

Ce sera fait, ce sera fait. Si, maintenant, Loxias veut au moins réparer ses anciennes fautes, il ne sera pas à la vérité entièrement notre ami, mais j’accepterai de lui tout ce qu’il voudra nous donner, car il est Dieu.




IÔN.

Pourquoi cette Étrangère se livre-t-elle, en des paroles obscures, à des reproches contre le Dieu ? Est-ce comme amie de celle pour laquelle elle consulte la divination, ou afin de dissimuler quelqu’une de ces choses qu’il convient de taire ? Mais qu’ai-je à m’inquiéter de la fille d’Érékhtheus, qui ne me touche en rien ? Je vais prendre ces vases d’or, et je verserai de l’eau dans les arrosoirs. Cependant, je blâme Phoibos qui, pour je ne sais quel motif, viole les vierges, les trahit, et laisse mourir ses enfants clandestins. Ne fais pas cela ! et, puisque tu es le