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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/47

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menti, bien qu’il soit divinateur. Il a agi de ruse et nous a chassés loin de la Hellas, ayant honte de ses premières prophéties. Je me suis fié en lui, et j’ai obéi à ses ordres, et j’ai tué ma mère, et je péris à mon tour !

PYLADÈS.

Tu auras un tombeau, et jamais je n’abandonnerai le lit de ta sœur, ô malheureux ! et tu me seras encore plus cher mort que vivant. Mais l’oracle du Dieu ne t’a point encore condamné, bien que tu sois près de la mort. Souvent, bien souvent, une extrême calamité amène de grands changements dans les choses, quand la destinée en a décidé ainsi.

ORESTÈS.

Tais-toi. Les prophéties de Phoibos me sont inutiles, car cette femme sort de la demeure.




IPHIGÉNÉIA.

Allez ! et préparez ce qui est nécessaire aux sacrificateurs. Voici les plis nombreux de mes tablettes, ô Étrangers ; mais écoutez ce que je veux de plus. Nul n’est le même dans le danger, ou quand il cesse de craindre et se rassure. J’appréhende donc que, loin d’ici, et de retour dans sa patrie, celui de vous qui portera cette lettre à Argos ne s’en inquiète plus.

ORESTÈS.

Que veux-tu donc ? De quoi es-tu tourmentée ?