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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/508

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la lassitude. Prends ma main et mon péplos, si la force manque à ton pied débile. Vieillard, conduis un vieillard ! Autrefois, nous avons partagé les armes et les travaux des jeunes hommes de notre âge, en honneur de notre patrie très glorieuse !

Épôde.

Voyez les éclairs de leurs yeux semblables à ceux de leur père ! Leur visage a gardé toute sa grâce, mais le malheur ne les a point quittés depuis l’enfance. Ô Hellas ! Quels braves compagnons de guerre tu perdras en les perdant ! Mais je vois Lykos, le Maître de cette terre, qui approche de cette demeure.




LYKOS.

Si cela m’est permis, je veux interroger le père et la femme de Hèraklès ; et, certes, je le puis, si je suis votre Maître. Jusques à quand chercherez-vous à prolonger votre vie ? Quelle espérance, quel secours prévoyez-vous pour ne pas mourir ? Pensez-vous que le père de ceux-ci, lui qui est couché dans le Hadès, puisse revenir ? Parce qu’il vous faut mourir, vous êtes en proie à un deuil peu digne de vous, de toi qui te vantes inutilement, dans toute la Hellas, que Zeus, en partageant ton lit nuptial, a engendré un nouveau Dieu, et de toi qui te glorifies d’être appelée la femme du plus illustre des hommes. Et quelle action si glorieuse ton mari a-t-il donc accomplie, pour avoir tué l’Hydre des marais, ou la Bête Néméienne qu’il a prise dans des rêts, et qu’il prétend avoir étranglée de ses