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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/141

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par an. Rien de plus intéressant que ce recueil, et de plus propre à faire connaître l’empire chinois : c’est un aperçu de toutes les affaires publiques et des principaux événements. Il renferme les mémoriaux et les placets présentés à l’empereur, ses réponses, ses instructions aux mandarins et aux peuples, les fastes judiciaires, avec les condamnations principales et les grâces motivées accordées par l’empereur. On y voit encore un résumé des délibérations des cours souveraines. Les articles principaux et tous les actes officiels sont reproduits par les gazettes officielles des provinces.

Des gazettes ainsi rédigées suffisent, sans contredit, pour tenir les mandarins et le peuple au courant des affaires publiques ; mais elles sont peu faites, il faut en convenir, pour développer et exalter les passions politiques. En temps ordinaire et lorsqu’ils ne sont pas sous l’impression de quelque grand mouvement révolutionnaire, les Chinois sont naturellement peu enclins à se mêler de leur gouvernement ; ils sont, à cet égard, d’une quiétude ravissante. En 1851, à l’époque de la mort de l’empereur Tao-kouang, nous étions en voyage sur la route de Péking. Un jour que nous prenions le thé dans une hôtellerie, en compagnie de quelques bourgeois chinois, nous essayâmes de faire un peu de politique, Nous parlâmes de la mort récente de l’empereur, événement considérable et qui devait intéresser tout le monde. Nous exprimâmes nos inquiétudes au sujet de l’héritier au trône impérial, qu’on ne connaissait pas encore. Qui sait, disions-nous, lequel des trois fils de l’empereur aura été désigné pour lui succéder ? Si c’est l’aîné, suivra-t-il le même système ? conser-