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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/23

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devenus l’apanage à peu près exclusif des Chinois, qui possédaient plus généralement que les Tartares les connaissances spéciales nécessaires pour les remplir. Quant aux Tartares, isolés et perdus au milieu de l’immensité de l’empire, ils ont toujours conservé le privilége de veiller à la sûreté des frontières, d’occuper les places fortes et de monter la garde à la porte du palais impérial.

Il n’est pas du tout surprenant que le système chinois ait résisté à l’invasion mantchoue, et n’ait pas été le moins du monde altéré par l’avènement d’une dynastie étrangère. Il en est bien autrement en Chine qu’en Europe. Les bouleversements politiques et les révolutions sans nombre dont ce pays a été le théâtre n’ont rien détruit, et la raison en est simple. Un des traits distinctifs du caractère chinois, c’est une vénération profonde et un respect en quelque sorte religieux pour les choses anciennes et les vieilles institutions. Après chaque révolution, ce peuple extraordinaire s’est appliqué à refaire le passé et à recueillir les traditions antiques, afin de ne pas s’écarter des rites établis par les ancêtres. Voilà pourquoi le système chinois est toujours resté ce qu’il était ; voilà aussi un des