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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/241

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en ondes argentines dans les tortueux détours où ils les forcent d’entrer.

« Au nord de la grande salle sont plusieurs cabinets placés au hasard, les uns sur des monticules qui s’élèvent au-dessus des autres, comme une mère au-dessus de ses enfants ; les autres sont collés à la pente d’un coteau ; plusieurs occupent les petites gorges que forme la colline et ne sont vus qu’à moitié. Tous les environs sont ombragés par des bosquets de bambous touffus, entrecoupés de sentiers sablés où le soleil ne pénètre jamais.

« Du côté de l’orient, s’ouvre une petite plaine divisée en plates-bandes, en carrés et en ovales, qu’un bois de cèdres antiques défend des froids aquilons. Toutes ces divisions sont remplies de plantes odoriférantes, d’herbes médicinales, de fleurs et d’arbrisseaux. Le printemps ne sort jamais de cet endroit délicieux. Une petite forêt de grenadiers, de citronniers et d’orangers, toujours chargés de fleurs et de fruits, en termine le coup d’œil à l’horizon. Dans le milieu est un cabinet de verdure où l’on monte par une pente insensible qui en fait plusieurs fois le tour, comme les volutes d’une coquille, et arrive, en diminuant, au sommet du tertre sur lequel il est placé. Les bords de cette pente sont tapissés de gazon, qui s’élève en siége de distance en distance pour inviter à s’asseoir et à considérer ce parterre sous tous les points de vue.

« A l’occident, une allée de saules à branches pendantes conduit au bord d’un large ruisseau, qui tombe, à quelques pas, du haut d’un rocher couvert de lierre et d’herbes sauvages de divems couleurs. Les environs