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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/246

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dans la salle ; leur abord fut des plus gracieux et des plus aimables. Nous nous accablâmes les uns les autres de politesse etde courtoisie, nous invitant mutuellement à prendre les places les plus honorables. Pour mettre fin à cette lutte d’urbanité, nous dîmes que, le koung-kouan étant la maison des voyageurs, nous devions nous considérer comme chez nous et traiter nos hôtes conformément aux rites. Nous assignâmes donc à chacun la place qui convenait à son rang, réservant la dernière pour nous. Notre procédé fut gracieusement accueilli, et on eut l’air de penser que nous n’étions pas tout à fait aussi barbares et incivilisés qu’on avait pu le soupçonner la veille. Le festin fut splendide et servi suivant toutes les formalités de l’étiquette chinoise. De la part des convives il n’y eut non plus rien à désirer ; ils furent d’une telle amabilité, que nous ne pûmes douter un seul instant de leur vif et sincère désir de nous voir partir le lendemain.

Nous n’essayerons pas de décrire un dîner chinois ; ce n’est pas que le sujet ne soit de nature à présenter quelques particularités capables d’intéresser les Européens ; mais ces détails sont tellement connus, que nous craindrions trop d’abuser de la patience du lecteur. Nous avons remarqué, d’ailleurs, dans les Mélanges posthumes d’Abel Rémusat, le passage suivant, capable de nous ôter, si nous l’avions, la fantaisie de donner une nomenclature des mets qui nous furent servis au palais communal de Kien-tcheou. « Il y a quelques années, dit le spirituel et savant orientaliste, que les officiers d’une ambassade européenne, de retour de la Chine, où ils n’avaient pas eu trop sujet de se louer