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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/31

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d’une certaine autorité, quoique M. Abel Rémusat ait essayé plus d’une fois de les réduire à leur juste valeur. Les idées défavorables aux Chinois, dit cet impartial et habile critique, ne sont pas nouvelles, mais elles se sont répandues et accréditées assez nouvellement. Elles sont dues, en partie, aux auteurs qui ont écrit la relation de l’ambassade hollandaise, et des deux ambassades anglaises. Les missionnaires avaient tant vanté les mœurs et la police chinoises, que, pour dire du neuf en ce genre, il fallait nécessairement prendre le contre-pied. Il y avait, d’ailleurs, beaucoup de gens disposés à croire que les religieux avaient cédé, en écrivant, aux préjugés de leur état et aux intérêts de leur entreprise. Des observateurs laïques sont bien moins suspects aux yeux de ceux pour qui des missionnaires sont à peine des voyageurs. Comment, en effet, un homme qui n’est ni jésuite, ni dominicain, pourrait-il manquer d’être un modèle d’exactitude et d’impartialité ?

« Cependant, si l’on veut y prendre garde, ces voyageurs, sur lesquels on fait tant de fond, n’ont pas à notre confiance autant de titres qu’on pourrait croire. Aucun d’eux n’a su la langue du