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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 1.djvu/421

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complément ; en un mot, l’empereur n’est rigoureusement qu’un père qui instruit ses enfants et qui est contraint quelquefois de les châtier.

Les chan-yu, ou saints édits émanés du pinceau impérial pour l’instruction du peuple, doivent être lus en partie, et expliqués, le premier et le quinzième jour de chaque mois, avec un grand appareil, et selon le cérémonial qui règle cette solennité. Dans chaque ville ou village, les autorités civiles et militaires, revêtues du costume qui les distingue, se rassemblent dans une salle publique, le maître des cérémonies, personnage toujours indispensable dans une réunion de Chinois, crie à haute voix, à tous les assistants, de défiler, ce qu’ils font chacun à son rang ; il avertit ensuite d’exécuter, devant une tablette où sont écrits les noms sacrés de l’empereur, les trois génuflexions et les neuf battements de tête. Cette cérémonie terminée, on passe dans la salle nommée chan-yu-ting, où le peuple et les soldats sont debout, en silence ; le maître des cérémonies dit alors : Commencez avec respect. Le magistrat qui a l’office de lecteur s’avance vers un autel où sont placés les parfums, s’agenouille, prend avec de grandes démonstrations de respect la tablette sur laquelle est écrite la maxime qui a été choisie pour l’explication du jour, et monte sur une estrade. Un vieillard reçoit la tablette et la pose sur l’estrade vis-à-vis du peuple ; puis, faisant faire silence avec un instrument de bois en forme de clochette qu’il tient à la main, il lit la sentence à haute voix. Ensuite le maître des cérémonies crie : Expliquez telle sentence du saint édit ; l’orateur se lève et explique le sens de la maxime qui roule ordinairement sur