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Page:Eyma, Les peaux noires, Lévy, 1857.djvu/246

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VIII


André, la main appuyée sur celle de sa mystérieuse introductrice, traversa une sorte de vestibule sonore et sombre comme l’extérieur de la maison. Puis une porte s’ouvrit sur une seconde pièce, où la lumière de deux bougies brillait doucement.

Les premiers regards d’André se dirigèrent vers une glace qui se trouvait en face de lui. Il s’aperçut que ses traits étaient pâles et sérieux. Chez lui, hâtons-nous de le dire, ce n’était pas de la peur, mais l’effet d’une émotion bien naturelle. De crainte que la nourrice ne se méprît sur cette pâleur, André s’empressa de sourire, et lui dit de sa voix la plus rassurée :

— Le chemin du bonheur est comme celui du ciel, paraît-il étroit, escarpé et difficile.

— Quelquefois, répondit la nourrice, en ce pays surtout.

Joséfa (ainsi se nommait-elle) avait raison. Il y avait dans cette observation qu’elle venait de faire, tout un