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Page:Eyma, Les peaux noires, Lévy, 1857.djvu/271

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XII


Nous avons laissé André suivant le nègre, qui n’avait pas détourné la tête une seule fois. Au bout d’une heure environ de marche, il se trouva devant une grille fermant un délicieux jardin. Le nègre n’y prit pas garde, et continua toujours sa route. Laverdant, après un rapide coup d’œil jeté à travers la grille, allait rendre la main à son cheval, lorsque par-dessus un petit mur, une voix de femme déjà familière à l’oreille d’André lui jeta ces mots :

— Halte ! seigneur ; c’est ici.

En même temps, la porte de fer glissa doucement sur ses gonds, André entra et se trouva en face de Joséfa.

— Attachez votre cheval à cet arbre, au fond de ce fourré, seigneur, et venez, murmura la nourrice.

Le jeune officier la suivit, et entra dans un éclatant salon qu’on eût pu prendre pour un jardin, tant il était richement paré de fleurs. Antonia était mollement ar-