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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/15

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Il est donc quelque puissance cachée qui, de natures destructrices les unes des autres, par les mélanges a fait des natures utiles les unes aux autres. Ceux qui ont un sens droit ne doivent pas glorifier le mobile, mais bien le moteur. Ce n’est pas ceux qui marchent, mais bien celui qui les fait marcher qu’il faut admirer ; car ceux-là (les objets mus), chacun par ses changements, montrent bien qu’il est un être qui les change ainsi : le soleil, par son lever, son ascension, son coucher, et la lune par sa croissance, son plein, sa décroissance ; et les autres d’entre les créatures, chacune, selon leurs natures, par leur mouvement et leur repos. Or, il n’est pas d’un esprit sain de laisser de côté le moteur, le modificateur, pour porter culte aux objets mobiles et modifiables et leur offrir adoration ; car l’être mû et modifié n’est point l’être essentiel ; mais, ou c’est le produit de quelqu’un, de quelque chose, ou c’est un être tiré du néant. Celui qui est et meut tout n’est lui-même ni mû, ni changé ; car il est essentiel et il est immobile.

3. Il est une essence éternelle, cause de l’être de tous ; c’est ce dont témoignent ceux mêmes qui ont introduit le culte du polythéisme ; ils argumentent ainsi : Nous, disent-ils, comme nous ne sommes pas capables d’approcher de la cause de tout, de l’être infini, éternel, inaccessible, pour cela, par (l’intermédiaire d’)autres êtres plus humbles, nous lui adressons un culte, et ceux, par (l’intermédiaire des)quels nous lui adressons ce culte, il faut bien