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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/170

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que, comme un être impuissant, Dieu même ne fût trouvé, pour n’avoir pu faire les créatures, dont il avait en lui le savoir-faire par (l’effet de) sa science préconçue ; deuxièmement, comme (Dieu) est bienfaisant par nature, il n’avait pas le droit de garder sa bienfaisance inutile. Et il y avait encore pour Dieu bien d’autres raisons semblables, pour lesquelles il donna commencement à la composition du monde.

Comme quelqu’un, s’il connaît l’art de certaines choses, soit de la musique, soit de la médecine, soit de la menuiserie, et que par des effets il ne montre pas la vérité (de ses talents), en vain il a tous les détails de la science, d’où (il suit que) lui-même n’en jouit pas, et ne montre pas aux autres la connaissance de son art ; de même aussi quiconque serait bienfaisant, si de sa bienfaisance on ne jouit pas, à qui servirait sa bienfaisance ? car de la bienfaisance la vertu est telle : (elle existe) quand les autres en jouissent. S’il n’y a personne qui jouisse de la bienfaisance, quelle utilité y aurait-il (à retirer) de la bienfaisance ?

De même aussi Dieu qui avait en lui habileté, art consommé, s’il n’avait pas fait les créatures, penserait en vain avoir l’habileté, quand il n’y aurait pas de sujets qui résultassent de son habileté. De plus, sa bienfaisance ne se montrerait pas bienfaisance, s’il n’avait pas fait les créatures qui jouissent de sa bienfaisance ; mais il est ainsi bienfaisant que, non-seulement il a octroyé à ses créatures