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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/19

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dans une faible enceinte, ne peut pas la franchir, d’après l’ordre (du maître) ; la terre, en les engloutissant, elle, qui sur rien demeure assise ; mais il ne lui convient pas de retourner et de faire retourner ses habitants au néant ; ou le vent, par la ruine des impies, lui qui est la vitalité de tous les êtres ayant souffle, et ne peut arrêter cette vitalité sans l’ordre du gardien de la vie ; ou les airs, tantôt en soufflant le froid glacial, tantôt en apportant l’excessive chaleur ; et tout ce qui est quelque chose deviendrait rien.

Mais voici que, comme un char attelé de quatre chevaux, nous voyons ce monde traîné par la chaleur, par le froid, par la sécheresse, et par l’humidité. Une puissance cachée est le conducteur qui maintient et soumet à une paisible et uniforme allure ces quatre coursiers mutinés l’un contre l’autre. Tous les chars sont attelés de bêtes de même race, mais lui (le char du monde), est le seul qui ne soit pas attelé de bêtes homogènes. Les chars qui sont attelés de bêtes de même race, culbutent quelquefois, quelquefois les coursiers jettent leur conducteur en peine et s’arrêtent eux-mêmes. Quelquefois aussi ils causent la destruction du char. Lors même que le char est sauf, le conducteur aussi, et les coursiers bien dressés, ils ne tendent qu’à se précipiter tout droit devant eux. Mais ce char merveilleux, attelé de bêtes contraires et dissemblables, conduit par une main cachée, ne se précipite pas seulement d’un seul côté tout droit devant lui,