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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/24

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de se recueillir quelque part. Est-ce que lui-même (Dieu), avec ὑλη, s’amenait aussi, lui, à l’état d’ornement, d’actualité, de forme ; car il n’y avait nulle part de lieu où se recueillir ? ce qui est de la dernière impiété.

Mais, s’ils disent que ὑλη était en Dieu, d’après cela il faudrait s’enquérir comment (y avait-il) séparation d’avec lui, comme les brutes au milieu de l’air, lesquelles sont dans l’air et séparées de l’air, ou bien (était-ce) en un lieu (fixe) comme les eaux dans la terre ?

Ὑλη, disent-ils, était impropre, sans ornement, sans actualité, mauvais ; si, selon leurs pensées, il en est ainsi, donc le lieu des maux était Dieu ; car les choses monstrueuses, sans ornement, étaient en lui ; ce qui est une injustice inouïe, penser que Dieu fut autrefois le réceptacle des maux, puis le créateur des maux ! De plus, il était inséparable même, s’il était là comme en un lieu fixe.

6. Maintenant il faut en venir aux causes des maux, et montrer d’où proviennent les maux, que Dieu n’est pas cause des maux, par cela même qu’ils mettent ὑλη auprès de lui. Or, quel ὑλη mettent-ils entre les mains de Dieu ? N’est-ce pas le ὑλη d’où il a tiré, fait le monde ? qui était sans forme, sans ornement, sans actualité ; car nous voyons ce monde (arriver) à différentes formes, aux ornements, aux actualités ; donc des formes, des ornements, des actualités, le créateur est Dieu, et (il ne l’est pas) des natures. Mais, si c’est l’œuvre du Créateur de