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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/29

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les maux, les a laissés tels quels ; par là même, ils imputent l’impuissance à Dieu, qu’il soit impuissant par nature, ou que, par crainte, il ait été vaincu par un autre être plus fort que lui : s’ils disent (Dieu) en proie à l’appréhension, vaincu par un être plus grand que lui, il faut qu’ils admettent les maux juges tyranniques des volontés de Dieu ; et pourquoi, selon leurs raisonnements, les maux ne seraient-ils pas dieux, eux qui peuvent vaincre Dieu ?

8. Puis encore nous demanderons, au sujet de ὑλη : Est-ce une nature simple ou (formée) par agrégation ; car les différentes factures des choses nous amènent à un pareil examen ; car, si nature simple était ὑλη et d’une seule forme, (comme) ce monde est établi, composé d’agrégations, de différentes natures et de mélanges, il est impossible de dire qu’il soit matériel ; parce qu’il n’est pas possible aux agrégations d’avoir, (de tirer) leur constitution d’une nature simple, car les agrégations s’adjoignent, (se forment) de natures simples (réunies).

Si de natures simples (ὑλη) a été joint (composé), il fut donc un temps où ὑλη n’était pas là, puisque, par l’adjonction des natures simples, ὑλη fut : d’où (il suit que) ὑλη paraît créé et non pas incréé ; car, si par agrégation était ὑλη, (comme) les agrégations tirent leur personnalité des natures simples, il fut donc un temps où n’était pas même ὑλη, avant qu’il ait surgi des (natures) simples entre elles, et, s’il ne fut pas un temps où ὑλη n’était pas, donc il