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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/45

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une grande affaire pour Dieu de tuer lui-même Satan, et de faire retourner au néant une de ses infimes créatures ; (Dieu ne voulait) pas qu’on pensât que, pour ne pas endurer la méchanceté de Satan, il l’eût tué. Secondement, c’est que, inconnue serait (restée) pour les hommes à venir la bonté de Dieu, si d’avance il eût tué Satan ; car personne n’aurait eu (alors) de signe (certain) pour appeler Dieu bienfaisant ; mais peut-être fût-elle entrée (dans l’esprit des hommes) cette pensée que Satan était un être égal à Dieu, et que Dieu (pour cela) s’était hâté de l’exterminer. C’est pourquoi Dieu l’a conservé et ne l’a point exterminé, afin que les hommes, quand ils seront instruits de ce qui est bien, puissent vaincre Satan, contrairement à ceux qui, en premier, ont été vaincus par Satan.

Ce qui est encore plus grand, plus étonnant, c’est que l’homme de Dieu, armé du secours de Dieu, après avoir combattu, vaincra Satan. Comme un maître d’armes, de tous les moyens et coups possibles s’étant ingénié à instruire ses élèves, pour montrer tous les accidents et circonstances des combats, afin qu’ils puissent vaincre leurs adversaires, enverra (ses élèves) s’escrimer contre ces adversaires, les avertissant de bien faire attention à la victoire, au point même de mépriser la vie ; car il vaut mieux que, pour (la gloire de) leur nom ils meurent, que de demeurer en vie et d’être déshonorés. Ceux-ci (les élèves), gravant dans leur esprit la recommandation du maître, et les avantages