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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/51

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Si c’est un mage qui dise mauvaises créatures les bêtes féroces, à cause de leur férocité, il sera réfuté, blâmé par le sens commun ; car, si les bêtes féroces sont créatures du mal et la terre créature du bien, comment (elle) créature du bien, sera-t-elle mère nourrice des créatures du mal, qui par elles sont alimentées et se reposent dans son sein ? car deux choses contraires l’une à l’autre sont destructrices l’une de l’autre, comme la lumière (est destructrice) des ténèbres, et la chaleur des frimas.

Donc, si les bêtes féroces étaient créatures du mal et la terre créature du bien, les consommer serait un devoir pour la terre, et non les entretenir ; (elle devrait) les anéantir et non pas les propager. Si donc la terre nourrit les bêtes féroces et ne les détruit pas, il est évident que par le même créateur, par qui la terre est produite, les bêtes féroces ont été faites. Et surtout ces bêtes féroces, dont ils disent qu’elles sont produites par le mauvais créateur, montrent bien qu’elles ne sont pas d’ailleurs que de la terre, par cela même qu’elles sont nourries par la terre, qu’elles l’habitent, et, qu’ayant erré sur la terre, elles redeviennent terre.

De plus, si par le mal étaient faites les mauvaises (créatures), rien d’utile ne se trouverait (résulter) d’elles, mais elles seraient entièrement malfaisantes. Or, si nous voyons que les peaux d’une partie (des bêtes féroces) servent d’enveloppe à notre nudité, que la graisse des unes sert à l’éclairage, celle des autres (est bonne) pour les membres, comme