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Page:Féval - L’Arme invisible, 1873.djvu/278

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De Valentine, Remy ne voulait qu’elle-même, et la révélation promise l’indignait, parce qu’il y voyait l’offre d’un dérisoire dédommagement.

Il lisait tout cela, c’est-à-dire la confusion de ses souvenirs et l’angoisse de sa pensée, à travers les lignes tortueuses que le commissaire de police avait déposées sur le papier timbré.

Le temps passait, sa distraction de plus en plus tyrannique achevait de voiler dans son esprit le vague remords d’avoir négligé son devoir de juge, lorsqu’un bruit de pas lourds se fit entendre dans le corridor.

La demi-heure était écoulée et l’escorte du prisonnier approchait.

Cette fois, Remy d’Arx s’éveilla en sursaut.

Avec cette sûreté de coup d’œil que donne l’habitude, il parcourut en quelque sorte du même regard les papiers étalés devant lui.

Le procès-verbal du commissaire de police et les rapports des deux inspecteurs concordaient entièrement ; ils étaient clairs et courts ; ils équivalaient presque, tant les circonstances du crime ressortaient frappantes, à une constatation de flagrant délit.

Au moment où la porte s’ouvrait, les yeux du jeune magistrat tombaient sur la quatrième pièce, qui n’avait point de signature.

Cette pièce, qui tenait toute une large feuille, remplie d’une écriture fine et serrée, se terminait ainsi :

« Observation importante : on n’a rien trouvé chez l’accusé en fait d’argent, et il portait seulement sur