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Page:Féval - L’Arme invisible, 1873.djvu/331

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Battista de prendre le galop pour regagner l’hôtel d’Ornans.

— Et vers onze heures et demie, dit le colonel, elle entrait en grande toilette dans le salon de la marquise pour recevoir avec un calme éblouissant les compliments au sujet de son mariage. Une pareille enfant, dressée par moi dans le temps où j’avais encore du sang plein les veines, aurait fait un fameux sujet, sais-tu l’Amitié ?

— Oui, répondit Lecoq, elle a du chien, pas mal ; mais maintenant que nous avons tout dit, papa, puisque vous voilà couché, je vais aller, moi aussi, faire un petit somme.

— Non pas ! s’écria le vieillard, qui se souleva sur le coude, nous n’avons pas tout dit, tu as oublié le résultat de notre expédition d’hier soir, au greffe.

Il prit sous son traversin le rouleau de papier que Valentine avait remis à M. d’Arx.

Lecoq fit la grimace.

— Ce sera long, grommela-t-il, et ça ne presse pas.

— Ce sera l’affaire d’une demi-heure, tout au plus, répliqua le colonel, et ça presse beaucoup. J’ai idée que nous savons les trois quarts de ce qui est là-dedans, mais le quatrième quart peut être de la plus haute importance.

Il avait déroulé le cahier, qu’il tendait à Lecoq.

— Je vais me mettre sur mon séant, poursuivit-il, tu vas relever un peu mes oreillers et bien m’arranger, comme autrefois, quand tu me faisais la lec-