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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/135

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je n’ai pas besoin de vous expliquer, la connaissance de la vieille dame de comptoir qui porte ce sobriquet : la reine Lampion.

» Elle passe pour avoir été dans sa jeunesse la concubine d’un homme que mon ancien patron, M. Badoit, inspecteur, a éclairé pendant bien des années, sur votre ordre exprès : M. Lecoq de la Périère, dit Toulonnais-l’Amitié. Grâce à elle, ma figure est connue autour des billards.

» Je peux entrer et sortir sans exciter le soupçon.

» C’est dans la première salle de billard à droite en entrant que les débris de l’association des Habits-Noirs se rassemblent ordinairement : Je dis les débris, car, depuis la mort du Père-à-tous, l’armée du Fera-t-il jour demain semble aller à la débandade, et c’est à peine si on parle encore argot de temps en temps à l’Épi-Scié.

» Ce soir-là, cependant, il y avait au billard une animation extraordinaire, et je reconnus bon nombre des anciens habitués parmi les joueurs de poule, entre autres le voleur Cocotte, son ami Piquepuce que j’avais complètement perdu de vue, Saladin, un coquin à peine sorti de l’enfance… »