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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/142

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Échalot eut un bâillement à se démonter la mâchoire.

— Dans mon habitude que j’ai de l’intrigue, dit-il, je ne trouve pas ce rapport-là fort comme le Pérou. Pistolet n’est pas un assez gros poisson pour jouer le rôle de la Providence dans un ouvrage à spectacle en dix tableaux. Je lui raconterai, quand il voudra, l’histoire de M. Remy d’Arx, qui était riche et savant, et magistrat, fils de magistrat, et qui aurait dû compter sur l’administration, celui-là ! Il voulut aussi, pour son malheur, lutter contre les Habits-Noirs…

— Monsieur Pistolet, interrompit Lirette, a fait un rapport sur M. Remy d’Arx. Je l’ai lu et j’ai bien pleuré.

— Adressé à qui, ce rapport ? à la préfecture ?

— Oh ! non… à M. Abel Lenoir.

— Bigre ! fit Échalot : il n’a donc pas renoncé, le docteur ! Encore un qui a été mordu !

Lirette reprit avec une certaine emphase :

— Monsieur Pistolet est un plus gros poisson que vous ne croyez, mon père. S’il n’a pu empêcher ni l’arrestation ni la condamnation d’un innocent, du moins lui a-t-il rendu la liberté. Hier au soir, pour