Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/172

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fiancée n’est pas une de Clare, et que le fiancé n’est qu’un fils naturel de votre nièce Angèle Tupinier !… Prenez garde à vous !

— Je tiens les ficelles, voulut objecter Adèle, car tous les « discours-ministre » se ressemblent ; les choses vont admirablement bien. Rien ne m’étonne dans les événements, c’est moi qui les mène. Le Manchot nous trahissait, je l’ai réglé, ce soir. Je viens de voir la fillette du vieux Morand, la vraie Tilde, le secret est sous notre main. Quant à nos fiancés, le jeu était bien plus dangereux encore que vous ne croyez, car Georges de Clare (je persiste à penser qu’il est le duc) nous a percés à jour, et notre Clotilde, celle d’ici, lui appartient corps et âme. J’étais là, entre eux, hier au soir (dans la volière, est-ce adroit !) pendant qu’ils vidaient leur sac. Quel besoin avons-nous d’eux ?… Place nette ! voilà le véritable plan. Si nous avons les actes demain, nous choisirons celui et celle qui en doivent profiter, et quand les actes manquent, eh bien ! sacré tonnerre, au pis-aller, on les fabrique !

Marguerite et Samuel échangèrent un regard.

— Est-ce là tout ce que vous avez à nous propo-