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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/176

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— Père, dit Marguerite, et son accent suppliait, êtes-vous venu pour nous sauver ?

— Un petit peu, un petit peu, mon amour… pour cela et encore pour autre chose…

— Est-ce que vous allez vous remettre à notre tête ?

— Ah ! mais non ! Je me trouve très bien comme je suis. On a des préjugés contre l’autre monde…

— Ne raillez pas, Maître, fit Samuel, à quoi bon ?

— Toi, docteur, repartit le fantôme en le menaçant du doigt, tu es un sceptique, je sais bien cela. Tous les médecins sont des païens. Je ne raille pas du tout. Je suis mort, mort, mort, très mort !… Seulement, à cause de ma bonne conduite, le gardien du cimetière me donne une nuit de sortie de temps en temps… mais parlons de vous, fanfans, mes minutes sont comptées et j’ai à vous dire des choses d’une certaine importance : vous supposez bien que je ne me serais pas dérangé sans cela… Vous êtes tordus, mes pauvres bébés, mais là, tordus ! J’ai causé hier soir avec quelqu’un de la préfecture : on disserte là-bas sur votre méthode de payer la loi comme si c’était médaillé à l’exposition. Peut-être n’y croit-on pas encore tout à fait, car il