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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/217

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mais qui ne s’est ainsi trompé soi-même aux heures de grand trouble ?

En sortant de Saint-Paul, et même avant d’y entrer, Clotilde était déjà en route pour chercher, pour trouver Lirette.

Lirette était le poids même qui lui oppressait le cœur.

Elle tremblait. Les premiers rayons du blanc soleil d’hiver éclairaient le campement forain encore endormi. On ne voyait personne à l’entour.

Par-derrière, c’était ce désordre souillé, cette confusion, ce tohu-bohu d’objets malpropres et impossibles qui accompagne partout les nomades de la foire.

— L’artiste n’y regarde pas de si près ! vous dira la femme-colosse démissionnaire ou l’hercule ramolli qui mange sa soupe dans une cuvette cassée.

Ces étables d’Augias forment la coulisse du chimérique théâtre dont chaque soir le parterre, à en croire le sarcasme de l’affiche, est bourré de souverains étrangers.

Parmi tous ces palais de sapin, ornés de magnificences à la colle, le plus minable était sans contredit « l’établissement » d’Échalot.