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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/24

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LA BANDE CADET

que la passion faisait trembler maintenant, la vraie passion. Je n’ai jamais aimé que toi, jamais je n’aimerai que toi !

Elle bondit vers lui, et leurs lèvres se touchèrent, mais ce fut rapide comme l’éclair.

Quand elle retomba sur son siège, un voile de farouche tristesse était au-devant de son regard.

— Tu mens, dit-elle à voix basse, ou du moins tu te trompes, Clément, mon pauvre Clément, car tu es bien trop noble pour abuser volontairement ta petite sœur. Tu es esclave, on se sert de toi sans mesure ni pitié…

— Ne parle pas contre ma mère, murmura Georges d’un accent qui implorait, mais où se montrait déjà une nuance de sévérité.

— Oh ! comme je l’adorerais ! s’écria Clotilde ardemment, si je ne la sentais contre moi ! Y aurait-il au monde un amour comparable à celui dont j’entourerais notre mère !

— Mais c’est de la folie, dit Georges, qui détourna les yeux, si ma mère était contre toi, serais-je ici de son contentement ?

— Tu es ici, répliqua la jeune fille, parce que