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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/281

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Rien n’était éclairé non plus au rez-de-chaussée, soit dans les cuisines, soit à l’office.

Une autre que Clotilde aurait remarqué sans doute la physionomie singulière que ces ténèbres et cette solitude prêtaient à la maison.

Elle n’avait garde de remarquer quoi que ce fût, et des symptômes beaucoup plus apparents lui auraient échappé de même.

Elle entra par la grande porte du milieu, et traversant le vestibule où il n’y avait personne, elle monta l’escalier principal.

Au premier étage, elle trouva une porte entrebâillée qu’elle poussa.

C’était une chambre assez vaste, meublée avec un luxe délicat : une chambre de femme.

La premier mouvement de Clotilde fut de reculer, car une lueur instinctive se faisait dans la nuit de son intelligence : elle sentait là son ennemie, la mère de celui qu’elle aimait tant, celle qui par trois fois en Bretagne, rue de la Victoire et à l’hôtel Fitz-Roy avait joué la vie du prince Georges pour sauvegarder un autre fils, — un fils adoré, celui-là.

— Mauvaise mère ! dit-elle.

Mais aux derniers rayons du soir, elle aperçut un