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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/357

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Albert en montrant du doigt la duchesse : qu’elle soit maudite !

Le docteur le baisa sur le front.

— Dieu te pardonnera cette parole et ta cruauté, dit-il, car tu t’en vas bien jeune, et tu as beaucoup souffert, mais n’accuse pas ta mère : son crime fut de n’aimer que toi !

Une voix faible fut entendue dans le profond silence.

Elle disait aussi :

— N’accusez pas votre mère qui voulait mourir pour vous !

C’était la blessée qui parlait.

Elle rouvrit les yeux, et son premier regard se baissa parce qu’il avait rencontré les larmes de Lirette, — mais elle dit, comme si elle eût voulu excuser ce mouvement.

— Petite amie, vous êtes maintenant une riche et noble demoiselle. C’est moi qui vous apporte votre héritage et j’en ai bien de la joie.

— Oh ! Clotilde chérie ! balbutia Lirette, vivez seulement pour que nous vous aimions tous à genoux !…

— Mon pauvre Clément, interrompit la mourante en prenant la main de Georges, c’est moi aussi qui