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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/38

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vous qu’on vous ait laissés trop longtemps ensemble ?

— Y a-t-il vraiment longtemps que nous sommes ensemble ? demanda Georges au hasard.

Clotilde baissait les yeux et ne disait rien.

Marguerite, qui donnait le bras au bon Jaffret, murmura :

— C’est qu’ils sont en scène comme de vieux comédiens !

Elle ajouta :

— Tout le monde vous désire et je n’ai pu tarder davantage. Il faut bien que vous assistiez à l’ouverture de la corbeille.

Derrière Mme la comtesse de Clare venaient M. Buin, M. de Comayrol et quelques dames. C’était bien la joyeuse expédition des « gens de la noce » qui arrivent émoustillés par je ne sais quel vent de gaillardise espiègle, pour troubler, en plaisantant, la première entrevue des amoureux.

La présence de ces nouveaux venus, si tranquilles et si gais, éclaira en quelque sorte le vieux salon et en chassa les souffles lugubres que nous y laissions pénétrer tout à l’heure.

Les vraisemblances de notre vie de tous les jours