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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/49

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ment masculines, prêtait à la fois à rire et à trembler.

Adèle les caressa, ces longs jarrets, l’un après l’autre, et se campa en coq.

— Tenue du chevalier de Faublas ! dit-elle ; don Juan français ! Richelieu moderne ! qui prend le temps de séduire sa petite Lirette, tout en portant à bout de bras une montagne d’affaires… et directeur, avec ça, d’une entreprise d’intérêt général !

Il ou elle éclata de rire en s’approchant du bureau pour y prendre une pipe courte et noire, encore mieux réussie que celle de M. Noël, autrement dit Piquepuce. La pipe fut bourrée selon l’art, avec le coup de pouce par-dessus, et allumée.

Puis le jupon tomba à son tour, et nous ne pouvons plus parler d’Adèle Jaffret qu’au passé, comme de la chrysalide d’où venait de jaillir l’affreux papillon, Cadet-l’Amour, dans tout l’éclat de sa laideur épique.

Il chaussa ses bottes et revêtit une longue lévite, au côté gauche de laquelle, dans la doublure, était une gaine de cuir où il glissa un couteau tout ouvert. Son crâne dénudé disparut sous un chapeau mou coiffé de travers. Il saisit un gros rotin qu’il fit tour-