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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/57

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de lui était une soucoupe, humide encore de gloria et dans laquelle trempait une spatule, réduite au métier de petite cuiller.

Au plafond, dans un filet tendu, se voyaient la tête embaumée d’un guillotiné, le parapluie de Mme Samayoux et sa guitare. Un caniche empaillé sommeillait sous la table.

Les cheveux d’Échalot grisonnaient, quoiqu’il ne portât pas plus de quarante ans. Il tenait à la main un graisseux portefeuille et réfléchissait laborieusement. L’expression de sa pauvre bonne figure reculait les bornes de la naïveté.

— Quant à ça, dit-il avec découragement, le travail de cabinet m’incommode, à la longue, de fatiguer mon cerveau délabré par les malheurs d’une carrière, que si j’en écrivais mes mémoires, l’univers ne voudrait pas y ajouter foi, c’est sûr.

Il s’arrêta après cette redoutable phrase et poussa un soupir de bœuf.

Mais il reprit aussitôt pendant que deux larmes venaient au coin de ses yeux :

— Affligé, rapport au sentiment que je nourrissais pour elle, dans Léocadie, veuve de M. Samayoux, dont je ne peux pas regarder encore son