Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

honnêtement entre Mme Jaffret, Samuel, Marguerite et moi.

— Vous ne devez pas avoir de disputes, M. Tupinier, dit Échalot, surtout avec Mme Jaffret ?

Il alla prendre deux verres sur une planche et les déposa auprès de la bouteille.

— Farceur ! grommela Cadet-l’Amour d’un air bon enfant ; tu as de l’esprit comme quatre, sous ton air bonasse… Il faut te dire que je suis ici un peu par hasard. J’étais sorti pour un petit rendez-vous bien gentil là-bas, rue des Minimes. Les femmes, moi, d’abord, je ne connais que ça. L’âge n’y fait rien, je suis encore vert.

— C’est que c’est vrai, tout de même, fit Échalot, qui prit son verre plein et trinqua poliment.

— Un mari jaloux, continua Cadet-l’Amour, il n’évitera pas son sort, mais ce soir, il est cause que je suis resté dans la rue. Alors, j’ai donc voulu utiliser ma soirée. Ça t’irait-il de gagner un billet de mille ?

— Quand payé ? demanda Échalot.

L’Amour plongea la main dans la poche de sa houppelande et en retira un magnifique billet de banque, qu’il plaça tout ouvert sur la table.