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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/95

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lot. Clément but avec avidité, puis il dit d’une voix rude, mais forte encore :

— Merci bien, monsieur Pistolet. Vous entendiez donc de chez vous ?

— Je n’ai pas entendu assez vite, à ce qu’il paraît, mon pauvre garçon. Dans quel état vous voilà !

— Détachez-moi, si c’est un effet de votre bonté, pour voir ce qu’il m’a fait avec son couteau.

Le jeune homme dénoua les cordons. Clément sortit son bras gauche du sac et dit avec un râle de haine :

— Si j’avais eu ça dehors !…

En même temps, il fit effort pour repousser la toile et découvrir sa poitrine ; mais son corps, endolori de partout, refusa de se mouvoir. Il fallut trancher le sac.

Au côté gauche de la poitrine, il y avait une large plaie, ou plutôt une énorme écorchure qui glissait en dehors des côtes.

— Il avait visé au cœur ! prononça tout bas Clément.

— Qui ? demanda le jeune homme.

Clément se mit à rire, et c’était effrayant à voir le rire de cette figure pelée à vif qui ressemblait à un énorme ulcère.