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Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/148

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— Je n’osai. Il me sembla que son regard se détournait de moi. Je n’ai pas la hardiesse de mon âge, sais-tu, Raoul ? J’ai gardé la timidité des adolescents. Va ! vous ne devez pas me regretter. Je pense souvent que j’aurais fait un pauvre roi… En sortant de la collégiale, je demandai son nom ; j’aurais donné l’espoir de ma couronne pour connaître son nom. Personne ne le savait. C’est une étrangère, une Française sans doute, connue sous le nom de la Cavalière. Et certes Diane Chasseresse ne méritait pas mieux d’être appelée ainsi…

— Votre Majesté l’a donc vue à cheval ?

— Une seule fois… En tout je ne l’ai vue que deux fois, et la seconde rencontre ne fut qu’une apparition. Tout d’abord, ce surnom : la Cavalière, me donna des espérances. Nos amis aussi s’appellent là-bas les Cavaliers. Dieu sait combien de rêves en l’air je bâtis sur le hasard de ce rapprochement ! Était-elle ici pour moi ? Il y a des cœurs héroïques qui se passionnent pour le