Aller au contenu

Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éperons labourèrent les flancs du cheval, qui se mit à fuir ventre à terre. Bien lui en prit. Une lueur éclaira la nuit noire et une retentissante explosion roula sous bois d’écho en écho.

— Es-tu blessé, garçon ? demanda Raoul. Je n’ai pas entendu la balle.

Au lieu de répondre, Nicaise, qui était fort, sans s’en douter peut-être, le serra si désespérément que Raoul en perdit presque la respiration.

— Jésus ! Vierge Marie ! saint patron ! pria-t-il en un crescendo de ferveur, un vrai bandit, celui-là ! de la vraie poudre ! et jamais je n’ai ouï un tapage pareil ! Ah ! ah ! je parlais des brigands sans y croire ! Je n’ai pas eu peur, l’homme, puisque j’ai tenu bon. C’est égal ! si jamais je cours la forêt la nuit. Le feu de l’enfer, pour le coup ! Qu’est-ce que c’est que cela, grand bon Dieu du ciel !

Raoul venait d’arrêter court son cheval écumant. Cela, c’était l’auberge même du Lion-d’Or,