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Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/229

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les yeux hors de leurs orbites, la langue tirée et noire. Il avait au cou d’horribles traces, suites du genre de mort qui lui avait été infligé par une main évidemment très habile. Aucune arme ne l’avait frappé ; vous eussiez dit l’œuvre d’un tigre.

Son bras gauche reposait sur la couverture, son bras droit pendait hors du lit, et la main de ce bras, terriblement crispée tenait encore un lambeau sanglant, qui était la chair arrachée au bras de l’assassin.

Hélène ne pleurait point. Elle tâta premièrement la poitrine de son père, puis le pouls du bras gauche, car ce lambeau rouge que tenait la main droite lui faisait peur. Il n’y avait plus aucun signe de vie, quoique la chaleur naturelle restât complète.

Un sanglot s’arrêta dans la gorge d’Hélène.

— Pauvre vieux père ! dit-elle.

Le son de sa propre voix la secoua comme un grand cri.