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Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/393

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entouré d’une haie de troènes, et sa lanterne de toile gommée, qui criait, à l’instar de bien d’autres : « On loge à la semaine, » éclairait quelques toises du chemin défoncé.

Le long de la haie de troènes, on entendait deux voix qui causaient ; mais le regard du passant n’aurait pu découvrir les interlocuteurs, qui étaient en dedans du jardin, et se tenaient sous une sorte de berceau où les longues tiges dépouillée de la vigne s’entrelaçaient dans les lattes d’un treillage vermoulu. Il y avait là un jeune homme et une jeune fille.

— Elle est triste jusqu’à mourir, disait la jeune fille. La mort du père lui a fait un trop grand vide dans le cœur, et puis…

Elle s’arrêta, comme si elle n’eût osé poursuivre.

— Et puis elle est bien pauvre, n’est-ce pas ? reprit le jeune homme.

— C’est vrai, elle est bien pauvre. Je ne sais comment vous dire cela, monsieur Raoul ; la