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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/119

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LE BOSSU.

— Ne vous fâchez pas… Ce quelqu’un est Philippe de Nevers.

Le Parisien tressaillit.

— Ah ! ah ! fit-il encore ; et pourquoi attendez-vous M. de Nevers ?

— Pour le compte d’un digne gentilhomme…

Il n’acheva pas. Les doigts de Lagardère lui serraient le poignet comme un étau.

— Un guet-apens ! s’écria ce dernier, et c’est à moi que tu viens dire cela !

— Je vous fais observer…, commença frère Passepoil.

— La paix mes drôles !… Je vous défends, — vous m’entendez bien, n’est-ce pas ? — je vous défends de toucher un cheveu de Nevers, sous peine d’avoir affaire à moi !… Nevers m’appartient… s’il doit mourir, ce sera de ma main, en loyal combat… mais de la vôtre, non pas !… diable d’enfer ! non pas, tant que je serai vivant !

Il s’était dressé de toute sa hauteur. Il était de ceux dont la voix, dans la colère, ne tremble pas, mais vibre plus sonore.

Les spadassins l’entouraient irrésolus.

— Ah ! c’est pour cela, reprit-il, que vous vous êtes fait enseigner la botte de Nevers ! et c’est moi… Carrigue ! s’interrompit-il.

Celui-ci vint à l’ordre, avec ses gens qui te-