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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/158

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LE BOSSU.

par Saldagne, devait attaquer de face, en arrivant par le petit escalier.

Lagardère et Nevers les voyaient distinctement depuis quelques secondes. Ils auraient pu compter ceux qui se glissaient le long de l’escalier.

— Attention ! avait dit Lagardère ; dos à dos… toujours l’appui au rempart… L’enfant n’a rien à craindre, il est protégé par le poteau du pont… Jouez serré, monsieur le duc ! Je vous préviens qu’ils sont capables de vous enseigner à vous-même votre propre botte, si, par cas, vous l’avez oubliée… C’est encore moi, s’interrompit-il avec dépit, c’est encore moi qui ai fait cette sottise-là ! mais tenez-vous ferme. Quant à moi, j’ai la peau trop dure pour ces épées de malotrus.

Sans les précautions qu’ils avaient prises à la hâte, ce premier choc des estafiers eût été terrible. Ils s’élancèrent, en effet, tous à la fois et tête baissée en criant :

— À Nevers ! à Nevers !

Et, par-dessus ce cri général, on entendait les deux voix amies du Gascon et du Normand, qui éprouvaient une certaine consolation à constater ainsi qu’ils ne s’adressaient point à leur ancien élève.