Aller au contenu

Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
LE BOSSU.

tout le monde en disant : « Il n’y a point de mal à ce que Bois-Rosé gagne cinq ou six cent mille livres avec cela ! »

— Il me semble avoir entendu dire à Peyrolles, reprit-il en atteignant son portefeuille, qu’on lui a offert deux ou trois mille louis du paquet de cédules que Son Altesse a bien voulu m’envoyer… mais fi donc !… je les ai gardées pour mes amis.

Il y eut un long bravo. Plusieurs de ces messieurs avaient déjà des cartes dans leurs poches ; mais abondance de cartes ne nuit pas, quand elles valent cent pistoles la pièce.

On n’était vraiment pas plus aimable que ce M. de Gonzague ce matin !

Il ouvrit son portefeuille, et jeta sur la table un gros paquet de lettres roses, ornées de ravissantes vignettes qui toutes représentaient, parmi des Amours entrelacés et des fouillis de fleurs, le Crédit, le grand Crédit, tenant à la main une corne d’abondance.

On fit le partage. Chacun en prit pour soi et ses amis, sauf le petit marquis, qui était encore un peu gentilhomme, et ne revendait point ce qu’on lui donnait.

Le noble Oriol avait, à ce qu’il paraît, un nombre considérable d’amis, car il emplit ses poches.