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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/290

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LE BOSSU.

que dona Cruz venait de recevoir, ce n’était pas elle qui était la plus émue.

Gonzague avait besoin de toute sa diplomatie pour cacher son trouble.

Et, malgré toute sa diplomatie, la jeune fille découvrit le trouble et s’en étonna.

La dernière parole de Gonzague, tout adroite qu’elle était, laissa un doute dans l’esprit de dona Cruz. Le soupçon s’éveilla en elle. Les femmes n’ont pas besoin de comprendre pour se défier.

Mais qu’y avait-il donc pour émouvoir ainsi un homme, fort surtout par son sang-froid ? Un nom prononcé !

Qu’est-ce qu’un nom ?

D’abord, comme l’a dit notre belle recluse, le nom était rare. — Ensuite, il y a des pressentiments.

Les athées croient à tout, sauf à Dieu. Gonzague était d’Italie et très-dévot aux pressentiments.

Ce nom l’avait violemment frappé. — C’était l’appréciation même de la violence du choc qui troublait maintenant Gonzague superstitieux.

Il se disait :

— C’est un avertissement !

Avertissement de qui ?

Gonzague croyait aux étoiles, ou du moins à