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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/337

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LE BOSSU.

éternelle, — comme le deuil de la noble femme qui n’a pas dédaigné de porter mon nom après le nom de Nevers…

Tous les yeux se dirigèrent vers la princesse.

Celle-ci avait le rouge au front. Une émotion terrible décomposait son visage.

— Ne parlez pas de cela ! fit-elle entre ses dents serrées ; — voilà dix huit ans que je passe dans la retraite et dans les larmes…

Les juges sérieux, les magistrats, princes et pairs de France, tendirent l’oreille à ce mot.

Les clients, ceux que nous avons vus réunis dans l’appartement de Gonzague, firent entendre un long murmure. — Cette chose obscène qu’on nomme la claque dans le langage usuel n’a pas été inventée par les théâtres.

Oriol, Nocé, Gironne, Montaubert, Tavanne et compagnie faisaient leur métier en conscience.

M. le cardinal de Lorraine se leva :

— Je requiers, dit-il, M. le président, de réclamer le silence. Les dires de madame la princesse doivent être écoutés ici au même titre que ceux de M. de Gonzague.

Et, se rasseyant, il glissa dans l’oreille de son voisin Mortemart, avec toute la joie d’une vieille commère qui se sent sur la piste d’un monstrueux cancan :