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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/409

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LE BOSSU.

» — C’est elle !

» — À cheval ! commanda le grand seigneur.

» En même temps, il jeta au maître de l’alqueria une bourse pleine d’or.

» À moi, il me dit :

» — Viens jusqu’aux champs, petite, viens chercher ton père.

» Le voir un instant plus tôt ! moi, je ne demandais pas mieux. Je montai bravement en croupe derrière un des gentilshommes.

» La route pour aller aux champs où travaillait mon père, je ne la savais pas. Pendant une demi-heure, j’allai, riant, chantant, me balançant au trot du grand cheval. J’étais heureuse comme une reine !

» Puis je demandai :

» — Arriverons-nous bientôt auprès de mon ami ?

» — Bientôt ! bientôt ! me fut-il répondu.

» Et nous allions toujours.

» Le crépuscule du soir venait ; j’eus peur. Je voulus descendre du cheval. Le grand seigneur commanda :

» — Au galop !

» Et l’homme qui me tenait me mit la main sur la bouche pour étouffer mes cris.

» Mais, tout à coup, à travers champs, nous