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Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 1-3.djvu/447

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LE BOSSU.

» — Descends ! descends ! fit Henri avec impatience.

» J’obéis. — En bas, je pris un petit caillou que je lançai par l’ouverture de la croisée.

» J’entendis aussitôt un sourd fracas à l’étage supérieur. Ce devait être la porte qu’on forçait. Cela m’ôta mes jambes. Je restai clouée à ma place.

» Deux coups de feu retentirent dans la chambre, puis Henri m’apparut debout sur l’appui de la croisée.

» D’un saut, et sans s’aider des lièges, il fut auprès de moi.

» — Ah ! malheureuse ! fit-il en me voyant, je te croyais déjà sauvée !… Ils vont tirer !

» Il m’enlevait déjà dans ses bras, — plusieurs détonations se firent à la croisée. — Je le sentis violemment tressaillir.

» — Êtes-vous blessé ?… m’écriai-je.

» Il était au milieu du verger. Il s’arrêta en pleine lumière, et, tournant sa poitrine vers les bandits, qui rechargèrent leurs armes à la croisée, il cria par deux fois :

» — Lagardère ! Lagardère !…

» Puis il franchit la haie et gagna la rivière.

» On nous poursuivait. — L’Arga est en ce